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La nuit porte conseil...

Dernière mise à jour : 27 avr. 2020

4h45. Voilà près d’1h30 que je me retourne d’un côté, puis de l’autre, puis de l’autre à nouveau en espérant que mon mental veuille bien se calmer et arrêter de tourner en boucle sur les mêmes sujets : nouvelles formations, nouveaux clients, incertitude future, stress, doutes … Finalement j'abandonne : lutter plus longtemps ne créera que plus de frustration. Je me lève donc et me lance dans mon rituel matinal, en commençant par l’écriture.


Qu’est-ce que j’enseigne déjà à mes clients ? Comment fait-on pour lâcher-prise sur nos peurs quand elles sont là, présentes dans notre tête, notre cœur et notre corps ? Après tout cette insomnie est peut-être une belle occasion d’approfondir ma pratique.


Je ferme les yeux et reconnecte avec cette peur. Mon mental s’affole et part dans toutes les directions. Des images viennent me perturber et me distraire. Du passé, du futur. Difficile de rester concentré sur ce stress pour en dérouler le fil jusqu’à sa racine. Je prends une posture d’auto-observation, acquise avec le temps : « de quoi as-tu peur au juste ? Que se passera-t-il si tu ne réussis pas ce que tu entreprends, notamment professionnellement dans ce cas ? » Après plusieurs divagations et esquives, une petite voix, profonde et infantile, me répond qu’elle ne veut pas mal faire et être jugée négativement, car elle risquerait alors d’être mise à l’écart. Je visualise cet enfant, présent en moi depuis toujours, terrifié par cette possibilité d’être rejeté car imparfait et qui recherche une connexion sociale par cette réussite professionnelle. Sociale … ou plutôt parentale pour lui. Je comprends alors que derrière des faits en apparence anodins, il y met des enjeux bien plus importants.


Un élan de compassion monte en moi, encore plus profond que cette petite voix. J’accueille cette douleur intérieure : il a le droit d’avoir peur et c’est normal qu’il cherche à se protéger. Cette compassion agit comme un baume qui vient envelopper cet enfant pour le rassurer et le calmer. La reconnaissance de sa souffrance et la réconciliation avec moi-même génère un grand soulagement et un lâcher-prise. En luttant contre ma peur et en voulant me convaincre mentalement que ce stress n’a aucune raison d’être, je ne faisais que rejeter cet enfant et créer plus de tension. Pire je mettais un couvercle mental sur mes émotions, ce qui n’a pour effet que de les laisser grandir dans l’ombre.


Je me sens heureux, léger, libre. C'est un pas de plus vers moi-même. Finalement le lâcher-prise est venu de lui-même en accueillant mes ressentis et en acceptant ce qui EST, sans vouloir être différent, couper mes émotions, arrêter mes pensées. Maintenant je peux démarrer ma journée et passer à l'action.

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