Comprendre d'où nous tirons notre énergie, et comment la mettre au service de ce qui compte pour nous.
Sommaire
Introduction
L'importance du sens
Prévenir le burn out
Se réaligner
Conclusion
Introduction
Avez-vous déjà remarqué que certaines activités vous dynamisaient, vous redonnaient de l'énergie, même si vous étiez fatigué.e.s à la base ? Ou au contraire que certaines tâches vous coûtaient énormément d'énergie, bien plus que nécessaire ?
D'où nous vient cette énergie alors qui nous donne la pêche en toute circonstances pour faire ce qui nous plaît ? Et pourquoi rencontrons-nous malheureusement de plus en plus de personnes en "burn out", c'est-à-dire "consumées", vidées, épuisées ?
L'importance du sens
En fait, nous gagnons en énergie lorsqu'on agit au service de ce qui a du sens pour nous, lorsque nous sommes en phase avec nos valeurs et nos besoins. Nous sommes alors dynamiques, motivés, enthousiastes. En revanche si nous utilisons notre énergie pour une action qui n'est pas importante pour nous, qui ne correspond pas à nos valeurs ou nos besoins, nous commençons à puiser dans notre réserve d'énergie. Si nous maintenons cette situation trop longtemps, on se fatigue peu à peu jusqu'à parfois l'épuisement. De plus le manque de sens dans sa vie aura des conséquences sur l'estime de soi et son bien-être en général ...
Petite précision : quand je parle d'énergie je pense à une énergie psychique, à de la motivation, et pas forcément physique. Car même ce qui nous passionne demande parfois un gros investissement physique. Mais il nous sera beaucoup plus facile de nous mobiliser pour ce qui a du sens et nous en serons ressourcé malgré la fatigue physique !
Exemple 1 : j'adore la montagne qui m'apaise profondément et me permet de prendre du recul. Ainsi même après plusieurs jours de marche intense, de nuits en tente en pleine nature et de repas frugaux, je rentre ressourcé et pleinement motivé pour reprendre mon activité professionnelle. Bien sûr une bonne nuit de sommeil sera nécessaire pour reposer mon corps, mais ma motivation sera à son maximum !
Exemple 2 : Inversement j'ai travaillé quelques mois comme ingénieur projets où j'étais en charge de l'exploitation d'une petite centrale à biomasse dans une région isolée du Cambodge. Sur le papier le poste était très intéressant : découverte d'une nouvelle culture, déploiement des énergies renouvelables dans un pays en développement. Mais pour autant les tâches quotidiennes qui m'étaient demandées ne me plaisaient pas du tout : la mission était très technique (faire des plans, réparer les installations à chaque fois qu'elles tombaient en panne etc.) alors que je me sentais bien plus à l'aise dans la gestion de projet. Durant mes séjours sur place, je pouvais bien dormir 10h par nuit, je me sentais toujours dans un état d'épuisement psychologique très fort !
Prévenir le burn out
L'expression "burn out" vient de l'anglais et signifie littéralement "se consumer", "s'épuiser". On parle de burn out lorsqu'une personne est totalement épuisée, dans un état de mal-être physique, émotionnel et mental avancé. Ce terme est plus souvent utilisé dans le contexte professionnel, mais on peut retrouver des symptômes similaires dans le cadre personnel.
Par rapport à ce que nous avons vu précédemment, le burn out arrive lorsque nous mettons de l'énergie pour s'adapter à une situation qui ne nous convient pas, pendant trop longtemps. Malheureusement nous vivons dans notre société hyperactive où beaucoup de gens ne trouvent pas le sens qu'ils voudraient dans leur vie. Ils donnent donc énormément d'énergie, puisent dans leur réserve pour un job, ou plus largement une vie, qui ne leur correspond pas. Parfois ils vont jusqu'à l'épuisement total : le burn out.
Heureusement il est possible de détecter un burn out bien avant le point de rupture. Nous passons par différentes phases qu'on peut observer et qui nous permettent de réagir au plus tôt. Ces étapes sont plus ou moins longues selon les gens, et il est possible de faire des aller-retours.
1. Suradaptation
Tout commence lorsqu'on se suradapte, c'est-à-dire que l'on tente de s'adapter à un environnement, professionnel ou personnel, qui ne nous convient pas. On dépense alors de l'énergie pour se conformer à une situation qui n'est pas en phase avec nos valeurs et/ou nos besoins et on commence doucement à brûler notre réserve d'énergie.
Exemple 1 : vous êtes embauché.e dans une nouvelle entreprise, et votre fiche de poste est claire, précise. Cependant dès vos premiers jours, vous vous rendez compte que les tâches qui vous sont demandées sont différentes de celles que vous auriez dû faire ! Lorsque vous posez la question on vous répond que c'est une petite entreprise et qu'il faut savoir s'adapter. Vous commencez donc à dépenser votre énergie, mais en retour ce que vous faites ne vous épanouit pas.
Exemple 2 : votre poste vous plaît beaucoup, les conditions sont bonnes, mais votre environnement de travail (collègues, clients) ne sont pas honnêtes avec vous. Ils affichent un grand sourire en votre présence, mais vous critiquent face à d'autres personnes. Or l'honnêteté est très importante pour vous ! Cet environnement vous coûte donc mais vous continuez car vous ne voulez pas perdre ce poste.
Exemple 3 : votre poste ne vous plaît pas du tout, mais vous ne savez pas ce que vous pouvez faire d'autre, ou vous ne vous en croyez pas capable. Vous avez besoin de pouvoir payer le loyer donc vous continuez à travailler en "serrant les dents".
Savoir s'adapter est une qualité mais lorsque c'est pour une situation qui nous fait grandir, évoluer, qui nous apporte un épanouissement personnel. On commence à se sur-adapter lorsque l'environnement auquel on tente de correspondre ne nous convient pas, ne nous nourrit pas.
2. Fuite
Lorsqu'on maintient cette situation pendant un moment, on commence à être fatigué, on a du mal à déconnecter et on n'a qu'une envie : se changer les idées, penser à autre chose. Cette étape s'appelle la fuite et elle peut prendre de multiples formes : ce peut être la télévision, des séries, la nourriture, le shopping ou bien l'alcool et les drogues. Mais ça peut aussi être plus subtil comme faire le ménage, voyager ou faire du sport. Toute activité qui nous permet de ne plus penser à ce qui nous fait souffrir dans notre quotidien.
Bien sûr voyager et faire du sport peuvent être des activités extrêmement épanouissantes ! Mais il faut être très vigilant sur l'intention qui nous pousse à voyager : est-ce pour éviter/fuir une situation désagréable de notre quotidien ? Ou est-ce pour s'épanouir ? Dans le premier cas, se changer ponctuellement les idées permettra de relâcher un peu la pression, mais n'aura aucune incidence sur la cause du mal-être. Ainsi dès le retour, la pression va recommencer à peser et le mal-être à grandir. De plus notre rapport au sport, aux voyages (ou autre) devient compulsif, addictif : c'est la seule chose qui nous soulage ! Et on peut même aller jusqu'à se faire mal ou se ruiner ...
Dans la réalité c'est bien souvent une combinaison des deux : nous choisissons pour se changer les idées des activités qui nous plaisent vraiment. Mais il faut être attentif à la part "fuite" de cette activité afin de pouvoir identifier le mal-être qui se cache dessous et trouver des solutions plus durables que la fuite.
3. Agitation, nervosité, agressivité
Ensuite on commence à s'agiter, être nerveux, irritable. Beaucoup de personnes affirment qu'elles ne se reconnaissent plus et se mettent en colère subitement, sans comprendre pourquoi. Parfois on voit même de l'agressivité, verbale ou physique.
Cette étape peut être assez discrète car certaines personnes refusent de montrer leur colère. Dans ce cas elle est intériorisée et accélère encore plus la fatigue et l'épuisement psychologique.
4. Inhibition
C'est la dernière phase avant la rupture. L'inhibition c'est lorsqu'on choisit de se couper totalement de la sensation de mal-être : on se dit "maintenant j'ai décidé de ne plus me prendre la tête, ce n'est qu'un boulot !". Dans ce cas attention : non seulement cela ne règle pas la cause initiale, mais en plus on décide de ne plus y prêter attention ! Le mal-être continue donc de grandir dans l'ombre jusqu'à épuisement total ...
5. Burn out
Se ré-aligner
Pour sortir de cette spirale négative, une chose à faire : s'écouter et s'observer afin de repérer le mal-être et d'identifier quels sont les besoins ou les valeurs qui ne sont pas satisfaits.
Dans la pratique, ce n'est pas toujours évident : notre situation réelle est souvent une combinaison d'éléments moteurs et d'éléments limitants. Si c'est possible, l'idéal est de pouvoir agir sur ce qui nous déplaît. Mais dans le cas contraire, attention à ne pas ignorer ou négliger ces éléments pour autant. Toutes les personnes qui ont fait un burn out avaient de bonnes raisons de continuer à maintenir cette situation ! Ecouter ses émotions est la clé : on peut alors réagir rapidement, de la meilleure manière possible, avant d'arriver à l'épuisement.
Si une période difficile se présente à vous et que vous ne pouvez pas l'éviter, restez vigilant.e pour ne pas franchir la ligne rouge et prenez soin de vous ! Néanmoins soyez attentif(ve) à ce que cette situation soit toujours limitée dans le temps.
Heureusement la dynamique inverse existe aussi : lorsque nous sommes en phase avec nos besoins et nos valeurs, nous ressentons une grande motivation et un sentiment profond d’accomplissement. Nous nous sentons libres, heureux, à notre place et la vie semble simple, légère, pleine de promesses !
Conclusion
Notre énergie monte naturellement lorsque nous sommes alignés avec qui nous sommes profondément, à l'écoute de nos besoins et de nos valeurs.
Si nous nous en écartons trop longtemps en se suradaptant, nous puisons dans nos réserves, parfois jusqu'à l'épuisement : c'est le burn out. Inversement se réaligner avec soi est source de motivation et de bien-être !
Apprendre à identifier et distinguer la suradaptation du sentiment d'être en phase avec soi est un très bon moyen de trouver son chemin.
Et vous quels sont les moments où vous vous sentiez à votre place, aligné.e avec vous-mêmes ?
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