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Comment se challenger mais en sécurité ?

Dernière mise à jour : 20 mai 2021

Sortir de sa zone de confort, bien sûr ... mais attention pas n'importe comment !

 

Sommaire

  • Confort ne veut pas dire confortable !

  • En sortir pour grandir

  • Se challenger en sécurité

  • La magie de l'apprentissage

  • Conclusion

 

Confort ne veut pas dire confortable !

Définition

On appelle "zone de confort" une situation (de courte ou longue durée) que nous avons déjà suffisamment expérimentée pour s'y sentir en sécurité car nous connaissons les résultats potentiels. Cette situation peut être un environnement, ou bien des réactions personnelles telles que des émotions, des pensées ou bien des actions.

Pour le dire autrement c'est un chemin connu que nous avons déjà emprunté.


Exemple de Béatrice : Je suis dans la même entreprise depuis 5 ans. Je connais très bien mon métier, ainsi que le fonctionnement de l'entreprise : les personnes importantes à consulter en cas de problème, celles qui au contraire refuseront de m'aider, les processus internes, les règles du marché etc.


Exemple de Thierry : J'ai toujours été quelqu'un de timide : à l'école j'étais discret, je parlais peu, j'avais des amis mais globalement peu de monde me connaissait. J'évitais autant que possible les présentations orales devant la classe car elles me terrifiaient. Aujourd'hui je travaille en entreprise et j'ai peu changé : je fais bien mon travail, j'ai de bonnes relations avec mes collègues proches mais personne ne me connaît au-delà de mon service. Et j'évite les réunions au maximum !

=> cette personne se sent plus à l'aise lorsqu'elle ne s'expose pas face aux autres, c'est sa zone de confort


Exemple de Nicolas : Je suis un fonceur ! Quand j'ai une idée j'aime bien qu'elle soit mise en place rapidement, sans tergiverser pendant des heures. Je n'aime pas attendre, j'aime quand mes projets avancent vite et bien. => être actif, dans le mouvement tout le temps, est dans sa zone de confort


Un nom pas très représentatif

Cependant le nom est très mal choisi : on l'appelle "confort" car on reste dans un champ connu, sécurisant. Mais les situations dans lesquelles nous nous maintenons coûte que coûte peuvent devenir très désagréables ! De même que nos automatismes nous protègent parfois et nous limitent à d'autres moments (cf. article "A la rencontre de son Ego"), rester dans sa zone de confort est agréable dans certains contextes (une période donnée et un endroit donné) mais peut vite basculer dans l'inconfortable et même aller jusqu'au mal-être profond. Le problème est d'être enfermé dans sa zone et de ne plus oser en sortir.


Pour ces raisons je préfère l'appeler "zone du connu".

Béatrice : Mon manager a changé et je ne suis plus du tout d'accord avec sa vision et sa manière de gérer les projets. Mais je suis obligé de suivre ses directives et me suradapate (cf. article "Comment bien dépenser son énergie") : je suis frustré, en colère, démotivé. Néanmoins je refuse d'envisager de changer d'entreprise car je n'ai pas envie de tout recommencer.


Thierry : On m'a proposé une promotion mais ce nouveau poste impliquerait de devoir animer fréquemment des réunions de travail. Malgré la possibilité de faire un coaching pour travailler sur ma timidité, j'ai refusé car je ne m'en sens pas capable. Du coup je stagne professionnellement ...

=> toute attitude peut devenir une forme de zone de connu ! Se challenger en essayer de vaincre sa timidité reviendrait à affronter un avenir inconnu, potentiellement dangereux dans l'esprit de cette personne.


Nicolas : Je suis devenu manager, mais ça se passe très mal avec mon équipe. On perd un temps fou en discussion, donc j'ai tendance à être directif. On me reproche d'être trop autoritaire, mais je ne veux pas changer car mes projets n'avanceront plus. Les relations sont devenues très tendues.

=> parfois on se donne des excuses pour ne pas changer. Ne peut-on pas travailler en équipe efficacement sans tomber dans l'autoritarisme ?


Chacun sa propre zone

Ce que l'on met dans cette zone dépend de chacun : nous avons tous notre histoire, notre expérience, nos points forts et aussi nos propres limites et blocages qui définissent la limite entre la zone du connu et de l'inconnu. Il est important de ne pas supposer que parce que c'est facile ou difficile pour moi, il en sera de même la personne en face.


En sortir pour grandir

Pourquoi en sortir ?

A court terme on se sent en sécurité dans notre zone du connu, on maîtrise ce que l'on est censé faire et on connaît les résultats possibles. Mais comme nous l'avons vu, notre contexte peut bouger et on se sent alors enfermé, bloqué sans oser changer et sortir de ce que l'on connaît.


Le second problème est qu'il est impossible de grandir et d'évoluer dans sa zone de confort. Tout apprentissage se fait obligatoirement par l'expérimentation et la répétition. Savez-vous qu'un enfant tombe en moyenne 2000 fois avant de savoir marcher ? Heureusement que nous avons tous en nous la capacité d'affronter le danger et l'inconnu, sinon nous serions encore à 4 pattes ! C'est grâce à la répétition d'un geste, c'est-à-dire l'expérience, que nous devenons compétent à le réaliser, puis que nous prenons confiance en notre capacité à y arriver.

Or la vie est en mouvement permanent, indépendamment de notre volonté : nouvelles rencontres, personnes qui partent, imprévus, lassitude, nouvelles envies ... Rester figé dans notre zone du connu nous bloque dans le passé et les regrets puis nous rend malheureux (cf. vidéo "Comment alléger le poids des regrets"). Nous avons tous besoin de changer, d'évoluer. Mais chacun son rythme et son chemin.


Zone d'évolution

Malheureusement ce n'est pas toujours facile car il est très effrayant d'affronter l'inconnu : nous risquons d'être confrontés à des nouvelles situations, qui peuvent être désagréables ou dangereuses, et de plus nous n'aurons peut-être pas les moyens pour nous en sortir. Au niveau instinctif nous sommes programmés pour survivre et donc éviter l'inconnu au maximum !


Alors il y a un juste dosage à trouver entre se challenger pour grandir et évoluer, mais sans se mettre réellement en danger (physique ou psychologique)..


En fait on peut distinguer au moins 3 zones :

  • la zone du connu que nous avons décrite ci-dessus

  • la zone d'évolution

C'est notre objectif ! Dans cette zone on se challenge pour apprendre mais tout en étant en capacité de gérer la non-réussite (immédiate). On vit donc un stress, inhérent à tout changement, mais qui nous motive à nous donner au maximum pour avancer et progresser.

La réalisation de nos objectifs génère de la satisfaction et de la fierté, qui deviennent ensuite de la confiance et de l'estime de soi.

Si on ne parvient pas de suite à notre résultat, on pourra encaisser "l'échec" comme une expérience, et rebondir pour essayer à nouveau.

  • la zone de danger

on est allé trop loin : le défi est trop grand, le stress nous paralyse, un sentiment de panique peut nous envahir. On perd alors en partie ou totalement ses moyens, ce qui rend encore plus difficile la réalisation de son objectif. Aller au-devant de chaque obstacle nous demande énormément d'énergie (notre être tout entier avance à reculons) et on s'épuise.

Si on ne parvient pas à nos fins, on en conclut que nous n'en serons jamais capables, on se dévalorise, et on peut même abandonner complètement en affirmant que de toute façon ce n'était pas pour nous. On valide ainsi nos croyances limitantes, ce qui impacte négativement notre confiance et notre estime de soi.


Se challenger en sécurité

Attention danger !

Sortir de sa zone du connu est donc important pour tout être humain, au moins à certains moments de sa vie. Mais attention à ne pas vouloir en faire trop, trop vite : ça peut avoir l'effet exactement inverse de celui désiré ! Se mettre en réel danger, physique ou psychologique, n'est jamais une bonne idée.


On représente parfois la zone de confort en rouge (c'est mal d'y rester !) et tout le reste en vert (tout est merveilleux au-delà). A mon sens c'est faux ! Comme le dit l'expression, "on ne jette pas quelqu'un qui apprend à nager dans le grand bain" ! Il est possible qu'il apprenne à nager pour sauver sa peau mais 1) la probabilité de réussite est faible et le risque énorme, 2) même s'il s'en sort, ce sera au prix d'un moment traumatisant pour lui qui peut-être le vaccinera de retenter l'expérience.


Il est important de rester à l'écoute de soi et de ne pas céder à une pression extérieure de sortir inconsidérément de sa zone de confort car :

  1. Nous sommes les seuls à pouvoir décider quand nous avons besoin et quand nous sommes prêts à franchir le pas

  2. On a le droit au confort aussi de temps en temps ! Vouloir changer en permanence peut aussi montrer que l'on ne s'autorise pas à être soi. Or le plus important c'est de s'accepter !


Exemple de Thierry : notre ami est timide depuis toujours (ou presque) et a très peur de parler devant les autres. Si sa direction le pousse à faire une présentation devant tous ses collègues, il pourra perdre ses moyens, se ridiculiser (d'après lui) et ne plus jamais vouloir retenter l'expérience ! Il en sortira blessé, en ayant encore moins confiance en lui qu'avant.


La méthode des petits pas

Pour évoluer en conscience, la meilleure méthode reste celle des "petits pas". Elle consiste à aller à notre objectif en plusieurs étapes, en se challengeant un peu plus à chaque fois que l'on valide une étape.


En réalité les zones décrites plus haut ne sont pas délimitées aussi clairement que sur les schémas : elles sont continues et plus on s'éloigne de notre zone de confort, plus le stress devient fort. Y aller en douceur et en plusieurs fois permet donc de doser la difficulté du défi que l'on se lance.


Pour commencer il est très bien par exemple de se placer dans un environnement qui soit agréable et bienveillant envers nous.


Exemple de Thierry : pour travailler sur sa timidité, Thierry peut y aller en plusieurs étapes, et prendre confiance en lui au fur et à mesure :

  1. Prendre la parole à un repas de famille

  2. S’entraîner dans une association qui favorise la prise de parole en public comme les Toastmasters. C'est un cadre bienveillant voué à l'apprentissage et sans jugement.

  3. Prendre une petite intervention en réunion de travail

  4. Animer une réunion dans le cadre professionnel

Bien sûr, il pourra aussi accepter la proposition de coaching de sa direction afin de l'accompagner dans ce processus.



Avec cette méthode des petits pas, on peut tout à fait revenir un peu en arrière si à un moment donné on sent la panique monter et que l'on réalise que le challenge est trop difficile. On prendra ainsi le temps de gagner en confiance avant de se lancer à nouveau. On apprend aussi à mieux se connaître et à cerner ses limites.




Savoir pourquoi on y va

Lorsqu'on sort de notre zone du connu il est important de savoir quel est notre objectif personnel. A quoi va nous servir d'évoluer dans cette direction ? On voit ainsi plus loin que le défi qui se présente à nous, et on sera moins affecté par les obstacles intermédiaires. Notre objectif sera notre point d'ancrage lorsque nous traverserons des moments difficiles et nous aidera à rebondir plus facilement.


La magie de l'apprentissage

Les zones bougent !

Ce qui est génial c'est qu'en sortant de sa zone du connu puis en acquérant de l'expérience, on prend confiance en soi et en sa capacité de réussite. Et de cette manière, ce qui nous semblait stressant et difficile devient confortable : notre zone du connu s'élargit et avec elle notre zone d'évolution ! On a gagné en compétences, et ce qui était impossible pour nous avant devient possible.



Devenir confort dans l'inconfort

Puis si l'on répète ce processus d'apprentissage et d'évolution, on apprend à gérer le stress de la zone d'évolution et on commence à prendre confiance en notre capacité à affronter l'inconnu ! Il devient alors beaucoup plus facile de repousser ses limites, et notre confiance en nous augmente d'autant plus rapidement.


Ces personnes dégagent beaucoup de charisme, elles sont solidement ancrées et inspirantes. Elles semblent indestructibles et c'est relativement vrai : il en faut beaucoup pour les déstabiliser !


Conclusion

La zone de confort représente plutôt une zone du connu, qui a le mérite d'être sécurisante mais également enfermante. En sortir et se confronter à l'inconnu est alors indispensable pour chacun d'entre nous lorsqu'on souhaite apprendre et évoluer. Mais attention à ne pas se challenger inconsciemment car cela peut avoir des conséquences traumatisantes ! Pour cela une aide extérieure est souvent utile.


Et vous quel est votre prochain challenge ?


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